Fondée sur des travaux antérieurs, la réflexion, sans complaisance, de l'auteur s'articule autour de deux pôles. Quelles sont la sagesse, la tradition dans un passé relativement récent, essentiellement le XIXe siècle, d'un monde alsacien avant tout rural ? Comment ont évolué ces traditions jusqu'à aujourd'hui ? Les grands rythmes de la vie (naissance, mariage, mort) sont autant de points de passage obligés d'une anthropologie culturelle qui explique bien des situations : l'enfantement dans la douleur, le rôle de la sage-femme, les différentes étapes d'un mariage (non compris le contrat notarial), la maladie... L'historien a bien des choses à glaner dans un tel travail, qui aborde par ailleurs des domaines peu connus : l'euthanasie active ou passive dans les campagnes alsaciennes, la prostitution, la crémation... Surtout, l'ouvrage reflète, pour partie, l'écartèlement culturel alsacien : comment passer d'une culture rurale, exclusive du monde urbain salarié et devenue un refuge, à la culture nécessaire pour affronter l'an 2000, en restant alsacien ?
