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Est-ce facile d'être alsacien à l'aube du 21e siècle? l'Alsace ne perd t'elle pas, petit à petit, sa véritable identité ? Il est indéniable que les cigognes que l'on trouve sur les étals à touristes viennent par milliers de Chine. Elles ont les ailes bien pendantes et des becs d'un autre continent. Les objets traditionnels, costumes, meubles, outils, ont été déposés au musée Alsacien de Strasbourg depuis près de cent ans et rares sont ceux qui en enlèvent la poussière qui s'y amasse en pensant une seconde à leurs ancêtres qui les ont utilisés. Quant à parler l'Alsacien comme le ¿schnavel¿: le bec a poussé, cela ne devient-il pas tout doucement un exercice de style ? Bien heureux, ceux qui par le théâtre, la littérature et le cabaret défendent encore la culture Alsacienne. Les kumpels de papi ont été les acteurs de ce monde en pleine mutation. Ils ont cependant su garder leurs racines, leurs traditions et un certain art de vivre.

En Alsace on ne présente plus le Docteur Vétérinaire Henri Goetschy, Président du Conseil Général du Haut-Rhin, Vice Président du Conseil Régional, et Sénateur durant de longues années. Grand défenseur de la région, ayant dès 1983 proposé la fusion des deux départements alsaciens, grand défenseur de la langue alsacienne, et du patrimoine - sans lui l'Ecomusée d'Ungersheim, la rénovation de la Hohlandsburg, les Brigades Vertes, etc... n'existeraient pas - le personnage haut en couleur ne laisse pas indifférent. En citant François Mitterrand il condamne haut et fort «l'assassinat des langues régionales» et se bat de toutes ses forces pour le respect «des droits de l'Homme et de l'Enfant» (Convention de Washington). Aujourd'hui, plus ou moins retiré de la vie politique, ayant peu à peu abandonné ses mandats, à 89 ans il publie ses mémoires. Pour expliquer son parcours et son attachement à l'Alsace il retrace l'Histoire de notre province et la commente. Des origines à nos jours il analyse chaque époque, chaque situation pour mieux faire comprendre ses choix et sa détermination. Il parle aussi, avec beaucoup de pudeur de lui-même : de sa jeunesse, de sa profession de vétérinaire, de son entrée en politique, de ses collègues, et bien entendu de ses choix à la tête du Conseil Général du Haut-Rhin. Toute une partie du livre, à travers la publication de propositions de loi, au fil du temps et provenant de tout bord politique démontre que beaucoup a été proposé de la part des uns et des autres mais que très peu a été fait. Présentées sous la forme de questions-réponses l'Histoire de l'Alsace et la vie de l'un de ses grands défenseurs s'entremêlent.

Trente ans à la radio et à la télé. Trente ans par montset par vaux, dans une Alsace parcourue du nord au sud, d'est en ouest avec des échappées belles dans le monde entier et des rencontres plus étonnantes les unes que les autres. Ce parcours unique, qui l'a consacrée parmi les Alsaciennes les plus populaires, Simone Morgenthaler le retrace ici, au fil d'anecdotes qui la révèlent, exigeante et humaine, à l'affût des petits riens qui font pétiller l'existence. Sous forme de mini-chroniques pleines de vie, elle raconte avec un plaisir non dissimulé les facéties d'un technicien, la timidité inattendue de Johnny Hallyday, les doux délires des auditeurs les plus farfelus, la complicité des collègues journalistes, les facettes attachantes de ceux et celles, célèbres ou anonymes, qui ont croisé sa route, les moments graves et les fous rires... Simone Morgenthaler compose ainsi un tableau attachant du monde de la télévision et de la radio, loin des clichés sur le showbiz et la société du spectacle. Un monde qui fait rêver et dont nous voudrions parfois franchir la porte. Cela tombe bien, Simone en a la clé !

Vous ne résisterez pas à la bonne humeur, à l'optimisme et à l'humour de Nesti (Ernest en alsacien). Dès les premières pages, dès la tonalité installée, vous plongerez avec lui dans l'atmosphère si particulière du vignoble alsacien. Sa joie de vivre et son autodérision vous entraîneront dans un monde coloré typique, sans doute largement méconnu des " Français de l'intérieur ", comme on dit dans le pays. Nesti conte et se raconte : écoutez-le parler son français approximatif. Ecoutez, vous percevrez même son accent ! Le récit se savoure, comme une bonne tarte flambée, comme un gewurztraminer fruité et frais. Nesti est divorcé et traîne un vieux problème avec les femmes, mais Clothilde, une voisine qui vient de rompre avec son compagnon, l'ouvre à une nouvelle vie. Leur aventure serpente entre les difficiles relations homme-femme, les rapports tendus parent-enfant, le tout sur fond de viticulture actuelle et de fêtes alsaciennes.

L'allemand en quelque sorte promu " langue régionale de France", nous bousculions d'un coup bien des tabous et ouvrions d'imprévisibles et passionnantes perspectives. Pierre Deyon