Dimension : 27.5 cm, Nbr de pages : 232 p.,
Résumé :
Adélaïde Hautval, protestante, « Amie des Juifs » (mai 1942- janvier 1943)
Adélaïde Hautval est née en 1906, au Hohwald, dans une famille protestante, son père Philippe Haas était pasteur de l’Église réformée, en Alsace annexée par le IIe Reich (jusqu’en 1919). Il fait partie de ces Alsaciens qui voulaient rester français, en 1871 (comme d’autres en 1940). Il a choisi, en 1920 (comme sa fille en 1948), d’ajouter à son nom un patronyme français « Hautval », et a élevé ses filles et fils dans une forme de protestantisme d’où l’antisémitisme était exclu, son éducation, les valeurs antiracistes et antifascistes qu’il a transmises à ses enfants expliquent aussi la sensibilité et les refus de sa fille Adélaïde, confrontée à la persécution des Juifs, à l’été 42 : elle écrit « ces rafles qui nous bouleversaient » ou « ne pouvant rester passive, j’ai manifesté mon indignation ». Arrêtée le 30 mai 1942, sur la ligne de démarcation, par la gendarmerie militaire allemande, protestant contre toutes les formes de racisme, elle est incarcérée à Bourges (Cher) ; elle témoigne d’une solidarité active avec une femme portant l’étoile jaune, elle s’en confectionne une, et, suite à l’intervention de la police politique allemande, devenue « Amie des Juifs », elle est condamnée à « partager leur sort ». Elle est donc transférée par l’antenne départementale de la SIPO-SD, le lieutenant SS Eric Hasse, dans les camps d’internement, dits « de Juifs » de Pithiviers et Beaune la Rolande, où elle est témoin des arrivées de trains des raflés du Vel d’Hiv, de la déportation des mères et des enfants, voire des bébés, qu’elle qualifie de « scènes abominables ». Elle refuse de s’évader pour ne pas compromettre l’action sociale et sanitaire de la Croix-Rouge, et travaille dans les infirmeries des deux camps, à soulager ou à épargner les internés. Refusant de « renier ses convictions », suite à un interrogatoire par le tribunal militaire d’Orléans, elle est transférée dans le fort allemand de Romainville, le 11 novembre 1942, où elle reste jusqu’à sa déportation, par le convoi de résistantes du 24 janvier 1943, à majorité des femmes communistes.