Odilon Redon

Résumé :

De tous les noms qui ont illustré l'histoire de la peinture aux confins du XIXe et du XXe siècle, celui d'Odilon Redon demeure attaché à l'oeuvre la plus singulière et la moins explorée de son temps. Peintre d'un monde où sans cesse s'entremêlent les éléments d'une réalité tangible et les phantasmes de l'imagination, il a créé une véritable esthétique de l'inabsolu et, en cela, s'est révélé comme un précurseur du Surréalisme. Il a suivi, en dehors de toute école et à l'écart de toute influence, un chemin où se découvrent, à chaque pas, son amour de la nature et son besoin de la rêver, et qui, par le détour d'une intime et mystérieuse mythologie, débouche sur le merveilleux. Si l'on connaît surtout de lui ses pastels, les bouquets de fleurs qui hantèrent sa vision lorsqu'il avait déjà dépassé la cinquantaine, et les lithographies où, possesseur d'une technique accomplie, il évoqua les thèmes fantastiques d'Edgar Poe ou ceux de l'Apocalypse, on connaît moins ses payages, son oeuvre de portraitiste et les fusains qui font de lui un maître du noir et blanc. Ce sont tous ces aspects d'une oeuvre qui, dans sa diversité, reste marquée d'une délicatesse et d'une force expressive si personnelles, que Jean Selz met en lumière dans ce livre.