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L'épuration en Alsace, à la fin et au lendemain de la dernière guerre, fut à l'image de la situation générale de la région pendant toute la période : très particulière, complexe, ambiguë même. Soixante ans après les événements, le juriste et historien Jean-Laurent Vonau dévoile, pour la première fois, la face cachée de la Libération et du retour de l'Alsace à la France. Dignitaires nazis et fonctionnaires allemands, collaborateurs alsaciens ralliés au nouveau régime, profiteurs de guerre, traîtres, voisins malveillants, mais aussi lapistes ou victimes innocentes : ils furent près de huit mille à être arrêtés et internés dès la Libération, parfois molestés ou humiliés, ensuite jugés, condamnés (peine capitale, travaux forcés ou prison, dégradation nationale, interdiction de séjour, confiscation des biens). Par ailleurs plus de cinq mille salariés et fonctionnaires furent chassés de leur poste de travail. L'épuration n'a pas été plus implacable en Alsace annexée que dans les autres parties de la France qui avaient connu un destin très différent pendant la guerre - car la région avait, dans l'ensemble, peu manifesté de zèle envers le régime nazi -, mais elle fut plus longue et plus douloureuse, parfois à l'origine d'injustices. Et puis, très vite, le silence s'installa, créant un malaise certain, ouvrant la voie à des rumeurs et à des fantasmes, rendant difficile le travail de la mémoire et de l'histoire. Le temps est venu d'ouvrir, avec sérénité et rigueur, le dernier chapitre du grand livre des années noires de l'Alsace.

Hansi est le pseudonyme de Jean-Jacques (Hans= Jean et I= Iakob= Jacques) de son nom Waltz né en 1873 à Colmar (Empire allemand) et décédé en 1951 à Colmar (France). Détestant ses professeurs allemand qu'il accuse de brutalité dans leur tentative de germanisation à outrance, il jure de se venger en écrivant une histoire d'Alsace racontée aux petits enfants. Cet ouvrage est publié en 1912. Ce livre partial lui vaut d'être condamné à une amende de 900 marks pour insulte envers la communauté allemande. Il est même condamné en 1914 à un an de prison auquel il échappe en gagnant la France. Il s'enrôle dans l'armée française pendant la Grande Guerre. Hansi, outre des affiches, des cartes postales a laissé de très belles aquarelles dans un recueil intituté : "Tours et portes d'Alsace". Ce livre d'histoire destiné au enfants très controversé a été illustré par Hansi et Huen de manière remarquable.

Réédition de l'ouvrage du grand rabbin S. Debré qui recense une centaine d'expressions humoristiques employées par les Juifs d'Alsace, les resituant dans leur contexte d'origine et explicitant les références détournées au texte biblique qu'elles véhiculent. Faites de jeux de mots mélangeant les langues et les dialectes, elles témoignent d'une superposition des cultures et des identités.

La Bruche, ses derniers reflets naturels... Le titre traduit bien l'amertume de l'auteur que les pérégrinations photographiques ont ramené sur les berges de sa rivière natale, le temps de saisir les ultimes témoignages du riche écosystème qui jadis animait les zones inondables de la basse vallée de la Bruche. Lotissements, zones industrielles, routes, lignes à haute tension, terrains de loisirs, champs de maïs ont supplanté les belles prairies fleuries, chassé la faune endémique... Devant l'ampleur des dégâts causés, tout texte suscitant le bon sens ou une prise de conscience profonde des problèmes de notre environnement naturel devient dérisoire, une illusion ! La réalité est dure et froide, l'avenir incertain. Le reflet de l'évolution d'une civilisation égoïste et dévastatrice que seule une catastrophe pourra freiner ! Aussi, c'est par l'image, à travers 200 photos réalisées entre Molsheim et Strasbourg, que Raymond Roth a choisi de vous livrer les dernières reliques du Ried de la Bruche, sans optimisme aucun quant à leur protection, la densité humaine étant déjà devenue beaucoup trop forte comme il l'explique dans un texte d'introduction très engagé et des légendes pathétiques...

« Pour qui aime cette région, il est parfois difficile de comprendre ce qui la bloque, la limite, l'anesthésie. Et pourtant ! Il nous faut admettre, chaque jour, que la dynamique alsacienne est encore à construire et que chaque embryon d'énergie est vite étouffé par une lourde chape de prudence. » Michel Stourm

Si l'Alsace est réputée pour sa cuisine, l'une des plus appréciées parmi les régions françaises, c'est parce que celle-ci allie simplicité et qualité. Ce livre rassemble tous les mets qui en ont fait le renom, mais aussi des plats méconnus auxquels nous initient deux Alsaciens. Pierre Gaertner, que son restaurant " Aux Armes de France " (Ammerschwihr) a rendu célèbre, nous offre une leçon de finesse à travers ses meilleures recettes, de la soupe à la bière au ogei en passant par de somptueuses choucroutes, le fameux baekeofe, le coq au Riesling ou encore les spaetzle... Robert Frédérick, critique gastronomique, évoque pour nous les coutumes de la table, les vins, eaux-de-vie et liqueurs d'Alsace, les fromages, la charcuterie et la boulangerie traditionnels... Un duo de connaisseurs pour tous les amoureux du bien manger.

Le récit de Gérard Janus a commencé comme une quête familiale ; son père, Werner, son grand-père paternel, Georges, qui a subi l’épuration nazieà Assez rapidement, de découverte en découverte, ce récit en a croisé un autre : l’histoire « qui ne passe pas », selon l’expression des historiens allemands. Et les secrets bien gardés de l’Église luthérienne d’Alsace lors de l’Annexion. Aujourd’hui, en pasteur mais aussi simplement en homme, Gérard Janus livre les découvertes qu’il a extraites de la demeure du silence. Ses révélations, livrées sans volonté de nuire, nourriront tous ceux qui souhaitent élucider ce passé et apaiser l’avenir.

Après l'arrivée des soldats libérateurs en 1945 et jusqu'au début des années 1960, les mouvements indépendantistes algériens furent très actifs en Alsace, menant sans relâche une véritable guerre de l'ombre. Cette enquête révèle une page secrète de l'histoire alsacienne.

Strasbourg, terre promise... Depuis trois ans, depuis Koufra et les déserts d'Afrique, Leclerc, tous les anciens du Tchad, toute la 2ème DB ensuite, ont juré de ne connaître aucun repos tant que le drapeau français ne flotterait pas de nouveau sur la cathédrale de Strasbourg. Après les combats de Normandie, après la libération de Paris, la foudroyante avance vers l'Allemagne s'est essouflée puis arrêtée en Lorraine. En novembre 1944, les Alliés reprennent l'offensive sur tout le front. Intrégrée dans le dispositif américain, la 2ème DB s'empare du verrou de la défense allemande, pulvérise les lignes fortifiées, se lance à l'assaut des Vosges, les traverse par une route que tous les stratèges assurent impraticable, déborde simultanément par le nord un ennemi stupéfait, prend Saverne à revers, débouche en plaine d'Alsace. Le 23 novembre 1944, respectant à un jour près l'anniversaire de l'entrée, en 1918, des troupes françaises dans la capitale alsacienne, la 2ème DB, au terme d'un raid fulgurant, libère Strasbourg. Le serment de Koufra est tenu : le drapeau français flotte de nouveau au sommet de la cathédrale. Mais la 1ère Armée, qui vient de délivrer Mulhouse, s'arrête. Malgré la charge désespérée de Leclerc à sa rencontre, deux longs mois vont encore s'écouler avant la libération de Colmar et de la totalité de l'Alsace.

En soixante ans la ligne Maginot, qui limita en 1940 l'armée allemande dans ses mouvements stratégiques, est passée du statut de bouc émissaire de la défaite à celle de fleuron du tourisme régional. C'est le fabuleux destin de ce patrimoine militaire que Michaël Séramour nous invite à découvrir.

Lucie Primot, jeune institutrice à l école de Genibois près de Joeuf en Meurthe-et-Moselle, et ses compagnes résistantes sont les premières femmes françaises déportées « Nacht und Nebel ». Pour avoir aidé leurs compatriotes, ces femmes furent condamnées à mort et vécurent plusieurs années dans les bagnes nazis, dans l attente de leur décapitation. À partir de 1941, leur réseau fit passer 3 000 personnes en zone libre : des jeunes Alsaciens et Mosellans quittant leur région annexée pour échapper au RAD, des prisonniers de guerre évadés, jusqu à l arrestation de tout le réseau le 28 mars 1942 suite à une trahison d un des membres. Lucie survécut à l horreur des bagnes nazis, à l isolement des condamnées à mort, au désespoir, aux bombardements lugubres des prisons, à la Longue Marche de janvier 1945 dans la neige. Bien plus tard, elle sut raconter chaque soir à sa petite fille Marie-José son calvaire, mais aussi ses espoirs, les moments de grâce, les chants, les prières, les rires qui la firent survivre. Une génération plus tard, Marie-José Garel-Masconi a fait sienne cette histoire en piochant dans ses souvenirs et dans les notes de sa maman, en les complétant de sources d archives, pour restituer ces pages sombres et rendre hommage à toutes ces femmes qui s engagèrent dans la Résistance avec insouciance et courage, au péril de leur vie.

Vous découvrirez dans cet ouvrage une gamme très étendue de maisons médiévales, depuis la modeste maison à un étage, jusqu'à d'extraordinaires granges où des poteaux massifs en chêne jaillissent d'une seule pièce, sur douze mètres de hauteur, du sol jusqu'à la toiture selon un principe constructif archaïque.

L'Histoire comme un conte. L'objectif de cette collection est de ré-enchanter l'histoire, la raconter comme on raconte un roman. Des ouvrages courts et illustrés qui s'adressent au plus grand nombre, dans le sens noble du terme. Georges Bischoff propose de revenir aux origines et comprendre Strasbourg à travers son histoire, qui est incroyablement romanesque. La capitale alsacienne n'est pas le berceau de l'Europe sans raison. Son emplacement et son histoire font de cette ville un exemple d'ouverture et d'avant-garde. Il faut revivre sa fondation, se rappeler son esprit libre lorsqu'elle devient cité-état au XIIIe siècle, intégrer son rôle intellectuel et humaniste avec notamment la naissance de l'imprimerie, mettre en perspective son déchirement à chaque guerre. Enfin, s'inspirer de sa résilience, fruit de son esprit d'ouverture et de liberté.

Enquête sur un accident d'avion.

Le deuxième livre d’Huguette Dreikaus, la cabarettiste plus célèbre d’Alsace. Dans son premier livre Le Monde d’Huguette, l’humoriste Huguette Dreikaus comblait de bonheur ses lecteurs en les promenant à travers son petit monde, dans les rues et les maisons de Dauendorf, le village de son enfance situé dans le nord de l’Alsace. Elle revient pour servir de guide au cœur d'une Alsace disparue, celle où l’on passait ses dimanches matin à la messe et ses dimanches après-midi à manger la Biscuit-Tart de la grand-mère, celle où chaque village avait son bistrot, sa troupe de théâtre, ses marchands ambulants et son harmonie municipale. Huguette nous fait découvrir et aimer les passions des gens d'ici, leur joie de vivre et leur douce folie.

La présence juive en Alsace depuis près de deux millénaires a modifié le paysage de la région, et avec aujourd'hui une population remarquable, le judaïsme a su se mêler aux autres communautés et religions des alentours. Adressés aux curieux et avides de connaissances toujours plus poussées sur les groupes religieux tout comme à ceux qui souhaitent en savoir davantage sur leurs origines, ce guide vous permettra d'en apprendre plus sur l'histoire des juifs d'Alsace, leurs rites et coutumes, mais aussi leur architecture, leurs synagogues, leurs cimetières, ainsi que des recettes de cuisine typique. Un guide qui vous plongera dans cet univers fascinant et riche d'histoire.

L'accompagnement au pas à pas des personnes malades ou en fin de vie : telle est la passion qui anime Denis Ledogar, ancien infirmier anesthésiste devenu aumônier. " Dans mon cœur de prêtre, il y a beaucoup de place... ", nous dit-il. Et de la place, il en faut, si l'on veut garder la force d'aider au quotidien les malades, les personnes âgées, et faire un bout de chemin auprès des nombreux enfants et de leurs familles, pour accepter la mort et l'accueillir. Avec la tendresse pour tout bagage - quelques mots murmurés, une main tendue vers un visage, l'esquisse d'un sourire - il mène un combat contre le désespoir. Chaque jour, on lui demande des miracles ; il n'a que cette forme d'amour " à offrir en partage, au jour du grand voyage ", comme le chante Jacques Brel. Dans cet ouvrage en forme d'autoportrait, Denis Ledogar retrace avec pudeur les grandes lignes de son existence, depuis son enfance dans un petit village d'Alsace, une vie de famille déchirée entre la maladie, la détresse et, malgré tout, l'espérance. Face à la souffrance, la foi ne va pas de soi : c'est pourquoi l'auteur, s'interrogeant sur son rôle, prend souvent Dieu à parti. Brossant un tableau de la vie quotidienne à l'hôpital de Hautepierre, dont il est aumônier depuis 1988, il pose un regard profondément humain sur les circonstances et les enjeux de la fin de vie. Exprimant ses doutes face à la science et face à la douleur, il livre cette conviction ultime, qui lui redonne chaque jour la force de poursuivre son chemin : chaque mot d'amour est une victoire sur la souffrance et la mort.

Grâce à la mémoire vigilant de la fédération des anciens du campt de Tambov et à de nombreuses recherches menées aux Archives nationales, à celles du ministère des Affaires étrangères et de l'Armée de terre, Pierre RIGOULOT nous livre un des aspects les plus tragiques de l'histoire des 130 000 Alsaciens-Lorrains incorporés de force dans l'Armée allemande à partir d'août 1942.